Publication
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Original article (peer-reviewed)
Journal
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French Studies
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Volume (Issue)
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75(3)
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Page(s)
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325 - 335
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Title of proceedings
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French Studies
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Open Access
Abstract
Espacés sur environ 250 années, la dizaine de poèmes abécédaires que nous avons conservés pour la période médiévale peuvent difficilement prétendre à un ancrage géographique unique. Ils forment d’ailleurs un ensemble hétérogène dont les conditions précises d’apparition nous échappent souvent, surtout pour une partie d’entre eux qui restent en marge du corpus. D’autres cependant ne semblent pas surgir à n’importe quel moment ni dans n’importe quel lieu, ou circonstance. Au XIIIesiècle, c’est sans doute à l’aire picarde et flamande que la majorité des abécédaires se rattachent, ce qui n’est pas entièrement fait pour surprendre, mais ils expriment aussi certains rapports inattendus entre eux, et avec d’autres écrits de leur région probable d’origine et de leur temps. Au siècle suivant, un second groupe, dont la constitution est liée à des événements historiques très précis, nous dirige vers l’Est. La diffusion des deux poèmes qu’on rédige à Metz vers 1325 a aussi pour intérêt de confirmer les solidarités que l’on voyait déjà apparaître précédemment avec d’autres types de textes, d’une nature très différente – des compositions d’inspiration pieuse ou parodique sur les thèmes de l’Ave Maria, du Credo et du Pater Noster – mais que le jeu sur la lettre informe aussi. Vers la fin du moyen âge, c’est avant tout Jean Molinet qui s’illustre dans ce travail poétique, ce qui nous guide peut-être vers le milieu des rhétoriqueurs bourguignons, même si l’on constate alors un certain éclatement du genre.
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