Sujet et objectif
Pendant les dernières années, un débat scientifique animé relatif à la fonction que l’on peut attribuer aux représentations royales dans la société médiévale a pris forme, en mettant en discussion, dans certains cas, des acquisitions historiographiques précédentes, qui étaient désormais considérées en tant qu’indiscutablement acquises. Ce projet vise à revitaliser le débat traditionnel sur le portrait royal et sa fonction dans la société méditerranéenne (royaumes d’Aragon, Naples, Sicile, Chypre, Jérusalem et Cilicie arménienne) pendant le Moyen Âge tardif, en le voyant ainsi sous une lumière nouvelle, à savoir en l’analysant en tant que partie intégrante d’un contexte bien plus ample de mise-en-scène de la part du souverain de son propre corps, c’est-à-dire en accordant une attention majeure à la représentation royale en tant qu’outil de communication dans une stratégie communicative générale et en examinant les différentes interactions et les conditionnements réciproques qui s’activèrent entre la manifestation publique du corps royal et sa représentation iconographique.
Contexte socio-scientifique
À travers une approche comparative et par une confrontation, pour ainsi dire, « dynamique » entre les sources visuelles et celles matérielles et textuelles, le projet vise à replacer la production artistique à l’intérieur de la globalité de son contexte de réalisation, de sa fonction et de sa réception. Cela permettra de rejoindre une meilleure compréhension de l’utilisation de l’image royale en tant que moyen d’évocation symbolique du corps du souverain et de ce dernier comme objet iconique dans les sociétés de la Méditerranée au Moyen Âge tardif.