Contenu et objectifs du travail de recherche
L’UE opère une sélection des ressortissant·e·s de certaines nationalités ou bénéficiant de certaines compétences. L’accès à la mobilité au sein de l’Europe correspond ainsi à un tri hiérarchisé, inégal et discriminatoire. Ce projet doctoral propose d’analyser comment une population migrante précarisée s’approprie les contraintes des régimes migratoires européens qui tentent de restreindre leurs déplacements
Dans un premier temps, il examinera comment les migrants illégalisés négocient les contraintes imposées par les régimes de mobilité européens, leurs capacités à s’approprier les contraintes structurelles par des résistances discrètes mais réelles. Deuxièmement, leurs projets migratoires seront analysés à travers l’évolution de leurs trajectoires socio-spatiales. Finalement, il s’agira d’appréhender comment les migrants illégalisés organisent leur (im)mobilité : leurs manières de s’ancrer physiquement et socialement et le rôle des co-migrants et des intermédiaires locaux dans leurs multiples territorialisations.
Contexte scientifique et social du projet de recherche
L’appropriation des régimes de mobilité représente un champ de recherche émergeant dans l’univers académique suisse. Mon projet doctoral contribuera à l’approfondissement des border studies en prenant en considération les contraintes et les inégalités structurelles exercées par les Etats-nations sans pour autant être théoriquement orienté par la logique de l’Etat-nation.