Le Codex Phimarconensis, copié dans le royaume burgonde au tournant des 7e-8e siècles, est le seul manuscrit latin connu sur papyrus et parchemin, et le plus ancien exemplaire d’une collection originale de textes venus d’Afrique tardo-antique.
L’érudition moderne l’a remarqué dès le 16e siècle, et souvent étudié depuis lors sous tel ou tel aspect. Mais il n’a jamais été étudié dans son ensemble comme un tout : en effet ses restes ne représentent qu’un tiers du volume d’origine, et leur dispersion dans trois bibliothèques a entravé les comparaisons. Ce projet a pour premier objectif de pallier ces défauts pour enfin étudier l’objet entier sous toutes ses facettes à la fois. Ce faisant, et pour ce faire, il s’agit de confronter le Codex lui-même à chacun des autres documents qu’il a suscités tout au long de son existence. Avant la période moderne, en effet, il avait déjà attiré l’attention d’érudits médiévaux : des copies carolingiennes prises alors qu’il était encore complet sont conservées ; et l’on est venu y puiser à plusieurs reprises au cours du Moyen Âge, pour de grandes collectes de textes tardo-antiques qui préfigurent les entreprises éditoriales de l’ère moderne. Enfin, la philologie s’est développée comme science par l’analyse de plus en plus fine des documents conservés, grâce au développement des techniques de reproduction : l’attention constante dont le Codex a fait l’objet permet de suivre ces développement et leurs enjeux scientifiques. Aujourd’hui, de nouvelles techniques numériques permettent ces confrontations à grande échelle — conduisant à de nouveaux développements et questionnements scientifiques. En confrontant le Phimarconensis à sa descendance culturelle, nous observons l’intérêt pour l’Antique et ses évolutions, sur ses treize siècles d’existence.
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