assurances sociales; disability studies; réadaptation; assurance invalidité; politique sociale
Tabin Jean-Pierre, PiecekMonika, PerrinCéline, ProbstIsabelle (2019), Three Dimensions in the Register of Shame, in
Review of Disability Studies: An International Journal, 15(3), 1.
Piecek Monika, Perrin Céline, Tabin Jean-Pierre, Probst Isabelle (2019), The ‘compliant’, the ‘pacified’ and the ‘rebel’: experiences with Swiss disability insurance, in
Disability & Society, 1-24.
Tabin Jean-Pierre (ed.) (2019),
Repenser la normalité. Perspectives critiques sur le handicap, Le Bord de l'eau, Lormont.
Tabin Jean-Pierre, Probst Isabelle, Piecek Monika, Perrin Céline (2017), La normalité en société capacitiste. Une étude cas (assurance invalidité suisse), in
SociologieS [En ligne], 1.
Probst Isabelle, Tabin Jean-Pierre, Perrin Céline, Piecek-Riondel Monika (2016), L’invalidité : une position dominée, in
Revue française des affaires sociales, (4), 89-106.
Piecek-Riondel Monika, Perrin Céline, Probst Isabelle, Tabin Jean-Pierre (2016), L’invalidité comme catégorie administrative, in
Revue suisse de pédagogie spécialisée, (3), 13-19.
Probst Isabelle, Tabin Jean-Pierre, Courvoisier Nelly (2015), De la réparation à la réversibilité. Un nouveau paradigme dans l’assurance invalidité ?, in
Revue suisse de sociologie, 41(1), 101-117.
Les transformations des politiques sociales se décident en Suisse au plan législatif après différentes opérations de concertation, de pression ou de compromis qui font l’objet de multiples recherches aussi bien historiques, sociologiques que politologiques (Leimgruber, 2011). L’originalité de la recherche que nous proposons est de s’intéresser à comprendre les effets induits par les transformations à l’œuvre au plan législatif sur les destina-taires de mesures et sur leurs proches. Au plan théorique, notre projet vise à documenter sur un sujet de politique sociale les deux registres métapragmatiques proposés par Luc Boltanski (2009), celui de la confirmation (les évidences communément partagées, donc le sens commun) et celui de la critique de ces transformations. Il s’inscrit dans le courant des disability studies (Albrecht, Seelman, & Bury, 2001) qui, interrogeant les définitions de la santé et du handicap en regard des normes sociales, s’intéresse en particulier à l’expérience de l’invalidité.Notre objet d’étude principal est donc l’expérience que font les récipiendaires et leurs proches des transformations paradigmatiques de l’AI voulues par le législateur. Au cours de ces dernières années en effet, des changements fondamentaux ont eu lieu dans cette assurance : l’AI reposait à sa création sur un paradigme que nous nommons la réparation, qui est remplacé aujourd’hui par un nouveau paradigme que nous nommons la réversibilité (Probst, Tabin, & Courvoisier, 2014, in press).Pour ce faire, nous analyserons la manière dont les agent·e·s chargé·e·s de la réadaptation mettent en pratique ce nouveau paradigme avant d’investiguer l’expérience des personnes directement confrontées aux mesures de réadaptation, soit les destinataires de mesures et les personnes qui, dans le cadre de l’alliance familiale, exercent la solidarité à leur égard.Notre dispositif empirique, prévu sur 36 mois, repose sur des données qualitatives. Deux temps sont prévus :1.Réalisation et analyse d’une quinzaine d’entretiens avec des agent·e·s chargé·e·s des mesures de réadaptation de l’AI (du haut en bas de la chaîne d’application de l’AI) et recueil des documents réglementaires qui encadrent leur activité. L’analyse de ces données nous permettra de saisir comment les mesures décidées au plan législatif fédéral sont traduites dans des dispositifs et interventions dans le contexte du canton de Vaud. Nous nous entourerons d’un petit groupe d’expert·e·s pour cette partie.2.Réalisation et analyse d’environ 30 entretiens avec des récipiendaires âgé·e·s de 25 à 59 ans de mesures d’intervention de l’AI, se trouvant en cours de mesure, en emploi ou sans emploi suite à une mesure AI et réalisation d’environ 30 entretiens avec un·e de leurs proches (nb. total estimé d’entretiens : environ 60). L’analyse visera à confronter les objectifs, processus et normes des politiques actuelles à l’expérience des personnes interrogées, ainsi qu’à décrire si et en quoi ceux-ci viennent contredire ou confirmer leurs normes concernant l’invalidité, l’emploi ou leurs normes de justice.Un groupe d’accompagnement composé de 6-8 personnes suivra l’ensemble du projet (2 réunions/an). Il sera constitué - en cohérence avec la perspective des disability studies - de personnes issues des associations de soutien aux per¬sonnes invalides et/ou ayant fait l’expérience de l’invalidité (personnellement ou en accompagnant un·e proche).La synthèse des résultats permettra de saisir les principaux effets sociaux du changement institutionnel de paradigme dans les politiques de l’invalidité.