Percevoir la structure rythmique de la parole nécessite l’intégration de signaux acoustiques à travers les dimensions spectrale et temporelle. Dans notre cerveau, l’activité oscillatoire des neurones reflète la structure rythmique de la parole et serait un mécanisme responsable de notre capacité à percevoir la parole. L’activité oscillatoire des neurones du cortex auditif pourrait cependant être perturbée dans certaines pathologies du langage, telle que la dyslexie. Les enfants dyslexiques présenteraient en effet une anomalie d’échantillonnage temporel des signaux acoustiques, probablement due à une fréquence oscillatoire anormalement élevée dans le cortex auditif.
Dans ce projet, nous proposons de tester au niveau expérimental le rôle des oscillations neuronales dans l’encodage phonémique et dans le contrôle du transfert d’informations à travers différents niveaux de la hiérarchie corticale auditive. Nous faisons l’hypothèse que le comportement oscillatoire des neurones du cortex auditif diffère en fonction de l’indice acoustique à traiter, spectral ou temporel. Chez les dyslexiques, une fréquence d’échantillonnage trop rapide devrait refléter une difficulté spécifique à traiter les phonèmes codés par des indices acoustiques temporels. Cette difficulté focale ne devrait pas affecter la perception globale des phonèmes, et ne devrait donc pas concerner les phonèmes caractérisés par des indices acoustiques spectraux. Dans ce projet, nous testerons ces prédictions en combinant des techniques issues de la psychophysique et de la neuro-imagerie, chez des enfants dyslexiques et normo-lecteurs.