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La puissance de l'opinion publique. Brochuriers et brochures politiques dans la République de Genève (1707-1792)
English title |
The power of public opinion. Pamphleteers and political pamphlets in the Republic of Geneva (1707-1792) |
Applicant |
Porret Michel
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Number |
165620 |
Funding scheme |
Project funding (Div. I-III)
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Research institution |
Département d'histoire générale Université de Genève
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Institution of higher education |
University of Geneva - GE |
Main discipline |
General history (without pre-and early history) |
Start/End |
01.05.2016 - 31.08.2020 |
Approved amount |
275'170.00 |
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Keywords (10)
République de Genève; censure; libéralisme; imaginaire politique; Lumières; réformisme politique; librairie; imaginaire social; imprimés; opinion publique
Lay Summary (French)
Lead
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La puissance de l'opinion publique. Brochuriers et brochures politiques dans la République de Genève (1707-1792)
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Lay summary
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Les 1250 imprimés politiques (brochures, pamphlets, etc.), très rarement étudiés d’une manière globale , légitiment une recherche doctorale sur cette source cruciale, afin de comprendre la culture politique dans la République de Genève durant la seconde moitié du siècle des Lumières. « Séditieuse » ou conservatrice, la brochure, comme produit très particulier de la librairie genevoise, permet de déployer la prosopographie des brochuriers, l’étude de son impact sur l’opinion publique (diffusion, réception, censure) et l’herméneutique de son contenu afin de mesurer les valeurs et l’imaginaire social qu’elles véhiculent dans le cadre des crises du républicanisme genevois d’après 1750.
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Responsible applicant and co-applicants
Employees
Collaboration
École pratique des hautes études, IVe Section, Sciences historiques et philologiques |
France (Europe) |
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- in-depth/constructive exchanges on approaches, methods or results - Research Infrastructure - Exchange of personnel |
Università degli Studi, Firenze |
Italy (Europe) |
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- in-depth/constructive exchanges on approaches, methods or results |
Abstract
Prolongeant les premières enquêtes du requérant sur les mécanismes judiciaires de la censure des « écrits dangereux » au XVIIIe siècle, cette requête en histoire sociale et culturelle vise les 1250 brochures rédigées, imprimées, diffusées et parfois censurées à Genève au XVIIIe siècle (surtout après 1750). Elle propose une herméneutique de leur programme politique et de leur imaginaire social souvent réformiste. Elle veut historiciser la manière dont les brochures participent à la radicalisation de l’opinion publique dans le cadre des crises de la fin de l’Ancien Régime genevois.De la Réforme à l’ « annexion » de 1798 à la France du Directoire, Genève est une République souveraine. Le Petit Conseil oligarchique la gouverne en bridant l’exercice de la souveraineté du Conseil Général. Dès la crise constitutionnelle de 1707 (« Affaire Fatio »), les alliés de la République soutiennent l’ordre social et constitutionnel lors des troubles politiques (1738, 1766, 1782) . Après 1738, l’opposition libérale au Petit Conseil focalise l’opinion publique d’Europe (« Genève », Encyclopédie Diderot et d’Alembert, 1757). Une nouvelle levée fiscale, sans accord du Conseil Général, nourrit la crise de 1734-1738. La censure des œuvres de Rousseau dramatise les troubles des années 1762-1765 : les Bourgeois « représentants » contre les « négatifs » (pétitionnaires vs conservateurs). La troisième flambée socio-politique oppose dès 1767 les Natifs (pour l’égalité civico-économique), à des Citoyens et Bourgeois. Pétries d’exigences égalitaires sur les plans social et politique, contestant le monopole de la souveraineté des conseils supérieurs de la République, nourries au droit naturel comme fondement du contrat social, leurs brochures réclament le jugement de l’opinion publique (néologisme vers 1750 ; « ensemble des idées ou jugements partagés ou énoncés par un groupe social étroit ou étendu »). Suite à la saisie pénale du Procureur général de la République, garant de l’ordre public, elles sont censurées pour « sédition », les brochuriers sont incriminés. Ce contexte de conflictualité constitutionnelle et sociale caractérise la longue crise de l’Ancien Régime que traverse la République, tout particulièrement depuis 1760 comme le montre notamment la crue éditoriale des brochures qui embrasent l’opinion publique jusqu’à la Révolution de 1792. Les 1250 imprimés politiques (brochures, pamphlets, etc.), très rarement étudiés d’une manière globale , légitiment une recherche doctorale sur cette source cruciale, afin de comprendre la culture politique dans la République de Genève durant la seconde moitié du siècle des Lumières. « Séditieuse » ou conservatrice, la brochure, comme produit très particulier de la librairie genevoise, permet de déployer la prosopographie des brochuriers, l’étude de son impact sur l’opinion publique (diffusion, réception, censure) et l’herméneutique de son contenu afin de mesurer les valeurs et l’imaginaire social qu’elles véhiculent dans le cadre des crises du républicanisme genevois d’après 1750.
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