La catalyse est un procédé indispensable à l’industrie pharmaceutique car elle permet de réduire les coûts et les impacts environnementaux de son activité chimique. Le catalyseur est une substance (bio)chimique qui permet d’accélérer la cinétique de formation des produits lorsqu’il est ajouté à une réaction chimique. Des composés organométalliques (appelés catalyseurs homogènes) ainsi que des protéines (des enzymes) ont démontré leur utilité en tant que catalyseurs. Ils comportent tous deux des avantages et des désavantages.
Dans le projet tel qu’il a été soumis, les avantages de ces deux types de catalyseurs sont combinés afin de créer un nouveau type de catalyseurs appelés les métalloenzymes artificielles. Ces catalyseurs hybrides résultent de l’incorporation d’un composé organométallique à une protéine. Au cours de la dernière décennie, les métalloenzymes artificielles se sont en effet révélées être des catalyseurs aux propriétés catalytiques surprenantes et complémentaires aux systèmes plus traditionnels des enzymes et des catalyseurs homogènes.
Le projet proposé vise à exploiter la streptavidine comme protéine hôte pour divers catalyseurs organométalliques afin de créer de nouvelles métalloenzymes artificielles qui seront capable d’être des catalyseurs pour les transformations chimiques les plus difficiles à réaliser telles la réaction de couplage carbone-carbone et l’activation des liaisons C–H réputées inertes. Afin d’atteindre cet objectif avant-gardiste, des stratégies d’optimisation chimique et génétique seront exploitées.
Ce projet vise donc ces deux buts principaux : i) offrir des alternatives catalytiques efficientes pour résoudre des problèmes environnementaux urgents (réduire le gaz à effet de serre), ii) comprendre et exploiter les interactions faibles entre la protéine (métalloenzyme artificielle) et le substrat (produit de départ) afin de contrôler de manière spécifique et précise les cycles catalytiques pour lesquels il n’existe à ce jour pas de solution satisfaisante.