histoire des intellectuels; histoire culturelle; histoire de l'édition; Seconde guerre mondiale; Suisse romande; guerre froide
AubersonDavid (2018), Une région d'éditeurs et d'auteurs, in Auberson David (ed.), In folio, Gollion, 351-384.
Vallotton François (2017), «Transnational book history, or the journey of a teacher, researcher and “ambassador”», in
Lingua Franca. The History of the Book in Translation, (Issue 3), ---.
Vallotton François (2016), «A promoçao do livro e da leitura na Suiça nos seculos XIX e XX», in Samuel Luis Velazquez Castellanos Cesar Augusto Castro (ed.), Café & Lapis ; EDUFMA, São Luís, 183-196.
Vallotton François (avec Peter Bichsel) (2016), «Bibliophilie suisse… les Helvetica au XXe siècle», in
Le Magazine du bibliophile et de l’amateur de manuscrits & autographes, (Nº 128), 32-34.
Vallotton François (avec Peter Bichsel) (2016), «La Suisse au cœur de l’Europe du livre», in
Le Magazine du bibliophile et de l’amateur de manuscrits & autographes, (Nº 126-127), 30-37.
Vallotton François, «Cartographier le monde du livre en Suisse : outils, besoins et nouvelles attentes à l’ère numérique», in
Journée internationale d’études «Dictionnaires et répertoires des gens du livre, en Europe et dans l, Paris-, -.
L’histoire du livre et de l'édition occupe depuis plus de deux décennies une place importante dans la recherche académique et plus particulièrement dans le champ de l’histoire culturelle. Alors que l’édition autochtone se limite le plus souvent aujourd’hui à des publications à l’aire de diffusion limitée, nombre de maisons d’édition romandes ont connu un âge d’or au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. En une quinzaine d’années, les Editions de la Baconnière, à la vocation d’abord régionale, prendront une dimension internationale au point d’incarner une enseigne emblématique du livre helvétique. Ainsi, si la maison d’édition ne compte que 227 parutions entre sa fondation et 1940, son catalogue s’emballe au cours des quatre dernières années du Second conflit mondial avec la parution de 356 titres entre 1941 et 1945. Le lustre suivant (1946-1950) voit sortir sous le nom de la maison neuchâteloise près de 327 titres. Les décennies suivantes verront le nombre de titres légèrement reculer pour se situer à environ 35 nouvelles parutions par année.Notre projet vise à comprendre les raisons du développement fulgurant de la Baconnière au cours de ces années de guerre, ses réseaux intellectuels et ses modes de diffusion. Une inflexion essentielle est liée à la création des «Cahiers du Rhône» en 1942 par Albert Béguin. Cette collection devient l’une des voix des lettres françaises clandestines ou en exil et réunit les textes de nombreux intellectuels à l’exemple d’Emmanuel Mounier, Paul Eluard, Saint-John Perse, Louis Aragon ou Pierre Jean Jouve. Si la Baconnière a déjà suscité l’intérêt des chercheurs, cet intérêt s’est le plus souvent focalisé sur cette collection ; son histoire n’a été abordée jusqu’ici que sous l’angle des «Cahiers du Rhône» et ses ramifications avec les lettres françaises. Mais que devient cette maison d’édition dans le contexte économique et politique des années suivantes marqué par les Trente glorieuses et la guerre froide. Peut-on dégager une ligne éditoriale qui capitaliserait sur l’image de maison résistante construite lors de la Seconde Guerre mondiale ? Quelles sont les thématiques politiques, stratégiques, philosophiques qui traversent le catalogue ? Dans quelle mesure l’édition suisse parvient-elle à maintenir un rôle d’aiguillon sur certains sujets moins abordés par l’édition française ? Quel nouveau rôle joue plus globalement le champ éditorial et intellectuel suisse romand dans le contexte de l’après-guerre ?Notre projet ne prétend pas dresser une histoire complète ou totale de cette maison d’édition, mais se focalisera sur son âge d’or, de 1942 à 1980. Le choix de cette fourchette chronologique correspond non seulement à une période faste pour la Baconnière, mais aussi pour toutes les maisons d’édition suisses. C’est en effet durant le Second conflit mondial et dans les décennies qui suivent que les presses helvétiques connaissent une expansion sans précédent à l’extérieur de nos frontières. En ce sens, c'est bien à une analyse de ces « Trente glorieuses » du livre helvétique qu'invite la présente recherche qui peut s'appuyer sur un des fonds éditoriaux sans doute les plus importants - de par son importance et sa diversité - de Suisse.