Medicine; Physiotherapy; England; Elites; Institutions; History
Quin Grégory (2014), « Quand la médecine fait le genre », dossier coordonné par Nicole Edelman et Florence Rochefort, Clio. Femmes, Genre, Histoire, n° 37, 2013., in
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Quin Grégory (2014), Approche comparée des développements des pratiques médicales de « massage » et de « gymnastique » à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle (Angleterre, France, Allemagne, Suisse), in
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Quin Grégory (2014), Emma Robinson-Tomsett, Women, Travel and Identity. Journeys by Rail and Sea. 1870-1940, Manchester, Manchester University Press, 2013, 244 p., in
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Sport in History, -.
Genèse et structuration de la physiothérapie britannique (1850-1914)L’ambition du projet de recherche est d’approfondir l’histoire des fondements scientifiques, sociaux, économiques et politiques de l’institutionnalisation de la physiothérapie en Angleterre durant les décennies précédant la création de sa première réelle institution en 1894 : The Society of Trained Masseuses, connue ensuite de 1900 jusqu’à la Première Guerre mondiale sous la dénomination : The Incorporated Society of Trained Masseuses, et enfin devenue la Chartered Society of Physiotherapy dans les années 1940. De fait, plusieurs processus mobiliseront pleinement notre attention : professionnalisation et accroissement de la scientificité, mais aussi masculinisation des professions. En effet, initialement composée de femmes pratiquant le massage, l’institution va étendre ses activités à la fois aux hommes (avec le premier candidat reçu en 1905) et aux différents agents physiques tels que le mouvement, et tout semble se passer comme si, allant dans le sens de l’intégration de celui-ci comme nouvel outil thérapeutique, la physiothérapie devenait aussi plus masculine. Un projet comparatifSi le projet ne se veut pas strictement comparatif - entre différents pays européens -, il repose d’une part sur le constat d’une lacune historiographique en Angleterre et d’autre part sur plusieurs constats de similarités entre l’Angleterre et les processus observés en France : autour de l’introduction du mot « physiothérapie » par un émissaire de la gymnastique suédoise (Carl Georgii), autour de la création d’une institution au cours de la dernière décennie du XIXe, autour des rapports entre des médecins et les professions « paramédicales », pour les bouleversements inhérents à la Première Guerre mondiale mais aussi pour la centralité des corps féminins.Méthodologie et objectifs du travail de rechercheCette analyse à plusieurs échelles doit permettre de dépasser certaines évidences véhiculées par de précédents travaux sur l’histoire de la physiothérapie faisant de ses méthodes et de ses outils des sortes d’invariants historiques, alors qu’ils sont tout le contraire soit des artefacts de la médecine moderne. Si l’emploi des agents physiques à des fins hygiéniques et curatives est sans doute « vieux comme les collines » selon l’expression de Jean Barclay, l’élaboration d’une physiothérapie « moderne » ne peut être comprise en dehors des dynamiques de l’avènement d’une modernité médicale depuis « la fin de l’âge classique ». De fait, les caractéristiques de la physiothérapie, faite à la fois de massages, d’exercices du corps, d’usages d’agents physiques et de manipulations amènent l’historien à pousser ses investigations aux confins des champs médicaux et pédagogiques, où les pesanteurs et l’efficacité des capitaux spécifiques des deux champs sont moins contraignantes. A propos de ces espaces, nous avons avancé le concept d’« interchamp », soulignant notamment la facilité plus grande de l’innovation et les proximités sociales entre des agents.