L’actualité architecturale s'est récemment intéressée aux refuges de montagne, notamment avec la construction du nouveau refuge du Mont Rose, réalisé par ETH Studio Monte Rosa. Ces types de constructions offrent plusieurs points d’intérêt qui alimentent cette recherche. Les refuges, d'hier ou d'aujourd'hui, innovateurs et créatifs ont une influence certaine pour l'architecture par leurs réponses techniques et par le développement de solutions adaptées à un milieu particulier. La demande de rénovation ou de remise en état d'une majorité d’édifices du patrimoine alpin est actuelle. De plus, le choix entre rénovation et construction nouvelle se pose fréquemment, ce qui entraîne une réflexion importante sur un développement durable et efficace pour l'exploitation touristique en respect avec l'environnement alpin. Ainsi, au cœur de cette recherche, c'est la sauvegarde du paysage alpin qui est mise en exergue et étudiée au travers d'une approche architecturale. Il semble primordial que les projets de refuges soient menés avec une réflexion durable sur le milieu. Aujourd'hui, la pression anthropique sur les Alpes est importante et semble en augmentation, mettant en danger le fragile équilibre entre exploitation et nature. La « démocratisation » de l’alpinisme par des accès plus faciles, des infrastructures toujours plus confortables et une valorisation de l'exploit sportif ont engendré une désensibilisation des utilisateurs envers les milieux et modifié leur comportement. En se concentrant sur les refuges, cette investigation a pour objectif de démontrer le potentiel de l'architecture à offrir des réponses au paradoxe et à la recherche d'équilibre entre exploitation et protection du territoire montagnard. Pour cela trois hypothèses sont avancées pour une nouvelle sensibilisation des utilisateurs : - parce qu'il est omniprésent et élément « constitutif » de l'architecture, le paysage doit tenir son rôle dans le projet de refuge
- parce que le confort est aujourd'hui signe d'une urbanité forte et d'une homogénéité climatique dans lequel l'homme évolue, un retour à l'utilisation basique du refuge, abri, repos et protection, est proposé dans les milieux alpins
- finalement, parce que nous perdons la réalité du lieu, le sens de l’ascension doit être réintroduit dans la conception des refuges, notamment par l'étude des risques (partagés mutuellement entre homme et montagne) pour réintégrer la notion de territoire à ce type particulier de construction
Les hypothèses préliminaires seront étayées par les points méthodologiques suivants : - Relevé, analyse et classification de la production architecturale à partir de 1863, année de fondation du CAS et déclencheur des constructions alpines suisses.
- Analyse et reproduction graphique de l'impact anthropique sur l’arc alpin.
- Vérification concrète sur des cas d'étude précis des lignes de réflexion pour le développement de constructions futures.
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