Project
Back to overview
Air d’opéra (XVIIe-XVIIIe siècles) et structure temporelle de l’expérience émotionnelle
English title |
Opera aria (17th-18th c.) and time's structure of emotive experience |
Applicant |
Zoppelli Luca
|
Number |
124469 |
Funding scheme |
Project funding
|
Research institution |
Dépt d'Histoire de l'art & de Musicologie Faculté des Lettres Université de Fribourg
|
Institution of higher education |
University of Fribourg - FR |
Main discipline |
Musicology |
Start/End |
01.06.2009 - 31.05.2012 |
Approved amount |
257'401.00 |
Show all
Keywords (7)
Aesthetics of Music; Music and emotions; Opera; baroque; air; oratorio; emotions
Lay Summary (French)
Lead
|
|
Lay summary
|
LeadDans l'opéra baroque les " affects" sont exprimés aux moyen d'airs ayant caractère statique et synchronique. Le projet vise à vérifier si ce phénomène correspond à une certaine forme historique de l'expression émotionnelle, voire à certaines caractéristiques cognitives et fonctionnelles que les neurosciences actuelles attribuent à l'émotion.RésuméDans sa forme classique, un air est conçu comme une sorte d'" arrêt sur image " qui élabore, selon tel ou tel modèle formel, une réaction émotive ponctuelle, en l'étendant sur une durée chronométrique sans évolution interne. À partir de la fin du XVIIIe siècle, ce type de représentation est perçu comme artificiel, incapable de transmettre la " vraie " nature (dynamique, évolutive) de l'émotion . Toutefois les émotions ont aussi fonction une communicative et sociale. Le signifiant qu'est l'air baroque renvoie à un signifié émotionnel qui pourrait être déjà formé, selon les structures de l'esprit de cette société, de manière à faciliter et à justifier un codage spécifique. En outre la recherche actuelle sur les émotions, élaborée à partir des neurosciences, souligne la structuration temporelle inhérente à l'expérience émotive, et l'importance de l'émotion comme moyen de régler la participation de l'individu au jeu social. ButRéinterpretation du plus important phénomène " de longue durée " dans l'histoire des genres de musique dramatique (opéra, oratorio, cantate) de l'Europe de l'Ancien Régime : l'expression des états émotionnels par le biais d'une structure formalisée et statique, l'air. Réévaluation systématique des sources théoriques (musicales et théâtrales) afin de les croiser, d'un côté, avec les conceptions psychologiques de l'époque ; de l'autre, avec les acquis les plus récents des affective sciences. SignificationEssentiellement interdisciplinaire (la théorie des arts visuels, peinture et sculpture, sera aussi prise en considération, en raison du caractère " statique " de sa représentation, tout comme l'histoire de la médicine et de la psychologie), la recherche se propose comme une analyse anthropologique d'un moyen d'expression apparemment très conventionnel. On souhaite également mener une expérience dans le domaine, qui s'annonce fructueux pour les décennies à venir, du nouveau rapprochement entre les paradigmes des sciences historiques (anthropologie culturelle appliquée aux sociétés du passé) et ceux des sciences " naturelles ", notamment, de la recherche sur le cerveau et les mécanismes émotionnels.
|
Responsible applicant and co-applicants
Employees
Publications
Garavaglia Andrea (2012), Der „Paragone“ der Opernkünste in italienischen Prologen des 17. Jahrhunderts: Sorgen um die Oper als ‚Gesamtkunstwerk’?, in
Musica e storia , 17(2), 253-291.
Garavaglia Andrea (2012), L’aria barocca made in Italy: interpretazione antropologica di un modello, in
Schweizer Jahrbuch für Musikwissenschaft / Annales Suisses de Musicologie / Annuario Svizzero di Mus, 32, 195-218.
Zoppelli Luca, « Une force invincible qui enlève l’âme » Les techniques d'écriture handeliennes et la catégorie esthétique du sublime, in Boccadoro Brenno (ed.), Peter Lang, Bern.
Garavaglia Andrea, «la brevità non può mover l’affetto»: temporalità dell’aria barocca alla luce della cultura antropologica coeva, in
Recercare, 24.
Garavaglia Andrea, Funzioni espressive dell’aria a metà Seicento secondo il Giasone di Cicognini-Cavalli, in
Il Saggiatore musicale.
Zoppelli Luca, Zeitliche Diskontinuität, optische Diskontinuität?, in
Basler Jahrbuch für historische Musikpraxis, 33.
Collaboration
NCCR Affective Sciences |
Switzerland (Europe) |
|
- in-depth/constructive exchanges on approaches, methods or results - Publication |
Scientific events
Active participation
Title |
Type of contribution |
Title of article or contribution |
Date |
Place |
Persons involved |
XXIII Convegno annual della Società Italiana di Musicologia
|
Individual talk
|
«non vi sono versi da poter fare arie»: musiche di Pietro Simone Agostini per la committenza veneziana
|
21.10.2016
|
Como, Italy
|
Garavaglia Andrea;
|
Conferenze della Società Svizzera di Musicologia
|
Individual talk
|
L’aria italiana tra Sei e Settecento: articolazione e prolungamento dell’espressione soggettiva
|
05.05.2015
|
Lugano, Switzerland
|
Garavaglia Andrea;
|
Cicognini, Cavalli e i viaggi del “Giasone”:
in rotta verso l’edizione critica
|
Talk given at a conference
|
Prodromi dell’aria barocca nel "Giasone"
|
13.05.2014
|
Bologne, Italy
|
Garavaglia Andrea;
|
Oper als 'Gesamtkunstwerk' – zum Verhältnis der Künste im barocken Musiktheater
|
Talk given at a conference
|
Zeitliche Diskontinuität, optische Diskontinuität?
|
19.11.2009
|
Basel, Switzerland
|
Zoppelli Luca;
|
Oper als 'Gesamtkunstwerk' – zum Verhältnis der Künste im barocken Musiktheater
|
Talk given at a conference
|
Der “Paragone” der Opernkünste in den Prologen des 17. Jahrhunderts
|
19.11.2009
|
Basel, Switzerland
|
Garavaglia Andrea;
|
Communication with the public
Communication |
Title |
Media |
Place |
Year |
Talks/events/exhibitions
|
L’espressione musicale degli affetti ‘sacri’ negli oratori di Alessandro Stradella
|
|
International
|
2017
|
Talks/events/exhibitions
|
Drammaturgia del sacro nell'oratorio barocco italiano
|
|
Italian-speaking Switzerland
|
2016
|
Talks/events/exhibitions
|
“Rinaldo de Händel”: premier opéra italien d'un Allemand à Londres
|
|
Western Switzerland
|
2011
|
Abstract
Le projet vise une réinterprétation anthropologique du plus important phénomène de longue durée dans l’histoire des genres de la musique dramatique (opéra, oratorio, cantate) de l’Europe de l’Ancien Régime : l’expression des états émotionnels par le biais d’une structure formalisée et statique, l’air, aria. Dans sa forme classique, celle de l’opéra métastasien par exemple, un air est conçu comme une sorte d’« arrêt sur image » qui élabore, selon tel ou tel modèle formel, une réaction émotive ponctuelle, en l’étendant sur une durée chronométrique au caractère synchronique, sans évolution interne. À partir de la fin du XVIIIe siècle, ce type de représentation sera de plus en plus perçu comme artificiel, incapable de transmettre la « vraie » nature (dynamique, évolutive) de l’émotion : on finit par identifier le progrès dans l’expression musicale avec la déstructuration des formes, le dépassement de la « convention ».Nous souhaitons reconsidérer le mécanisme de codage de l'émotion dans l'air «baroque» au moyen de deux perspectives méthodologiques auxquelles les sciences historiques attribuent, aujourd’hui, une importance croissante. L’une, fondée sur l’acquisition d’une nouvelle conscience anthropologique, regarde la fonction communicative et sociale de l’expression des émotions. Si les époques successives voient l’émotion comme un état subjectif et vague, dont la mise en forme est perçue comme « artificielle » et liée à un codage stylistique strict, les conceptions psychologiques de l’âge baroque la conçoivent comme un processus de rationalisation du vécu face à soi-même et à la société : réagir d’une certaine manière à un événement, donner à cette réaction une étendue et une forme, c’est déjà se positionner par rapport aux interlocuteurs du jeu social. En d'autres termes: le « signifiant » qu'est l'air baroque renvoie à un « signifié » émotionnel qui n'est pas exactement le nôtre, mais qui est déjà formé, selon les structures de l'esprit de cette société, de manière à faciliter et à justifier le codage spécifique que le « style » de l'époque lui attribue. La seconde perspective aspect concerne les apports que la recherche actuelle sur les émotions, élaborée à partir des neurosciences, peut offrir à la compréhension du phénomène. De récentes recherches portent, par exemple, sur la structuration temporelle inhérente à l’expérience émotive, et sur l’importance de l’émotion comme moyen de régler la participation de l’individu au jeu social. Cette double suggestion méthodologique pourrait changer considérablement notre façon d’évaluer les stratégies d’expression de la musique théâtrale des XVIIe et XVIIIe siècles. Si cinq ou six générations d’auditeurs ont accepté comme parfaitement « naturelle » une telle manière de représenter l’expérience émotionnelle, il se peut que le système de l'expressivité musicale baroque, au-delà de la mise en forme « culturelle » qui gère tout système symbolique, soit également ancré dans certains aspects (que cette époque aura choisi de préférer, dans sa conception du psychisme humain, au détriment d’autres) du mécanisme de la vie émotionnelle et de ses fonctions. Notre vision historique pourrait être soumise à une révision remarquable.Le projet de recherche envisage donc la réévaluation systématique des sources théoriques (musicales et théâtrales) d'une période-clé de l’époque concernée - celle, à peu près, qui correspond à l'établissement du phénomène étudié : 1670-1720 - afin de les croiser, d’un côté, avec les conceptions psychologiques de l’époque ; de l’autre, avec les acquis les plus récents des affective sciences. Essentiellement interdisciplinaire (la théorie des arts visuels, peinture et sculpture, sera aussi prise en considération, en raison du caractère « statique » de sa représentation), la recherche se propose également comme une expérience dans le domaine, qui s’annonce fructueux pour les décennies à venir, du nouveau rapprochement entre les paradigmes des sciences historiques (anthropologie culturelle appliquée aux sociétés du passé) et ceux des sciences « naturelles », notamment, de la recherche sur le cerveau et les mécanismes émotionnels. Il est d'ailleurs prévu que le projet se déroule parallèlement et en collaboration avec l'activité du PRN, basé à Genève, sur les sciences affectives.
-