Cette recherche a pris comme point de départ un double constat : le désintérêt marqué de la critique textuelle pour les manuscrits arabes du Nouveau Testament dans la seconde moitié du 20e s.; la reprise progressive de ce champ de recherche depuis quelques années. Les chrétiens ont commencé à traduire leurs Écritures en arabe probablement autour du 8e s. Ces traductions établies sur plusieurs siècles au sein de diverses communautés chrétiennes ont été préservées dans des centaines de manuscrits. Or malgré l’importance de la tradition néotestamentaire arabe, le champ a été peu travaillé depuis la fin du 19e s. Cette recherche a enquêté sur les raisons de cet état de fait, et participe à la reprise de ce champ d’études: elle a permis d'établissant la liste des manuscrits arabes des lettres de Paul de Tarse et d'éditer la première épître aux Corinthiens dans le manuscrit Vat. Ar. 13, dont elle relève les particularités exégétiques. Elle s'inscrit dans le courant de la critique textuelle du Nouveau Testament nommé "narrative textual criticism" et rend compte de l'histoire des lectures du Nouveau Testament en contexte multiculturel.
La thèse de Sara Schulthess, résultat de ce projet, est disponible en open access sur le site de l'Université de Nimègue: http://hdl.handle.net/2066/159141; ISBN 978-94-028-0239-9. Grâce au soutien de Vital-IT (Institut Suisse de Bioinformatique), Sara Schulthess a pu également réaliser une édition électronique en open access de ce texte, en collaboration avec Martial Sankar (SIB, Vital-IT): tarsian.vital-it.ch