Project

Le calcul des risques pour l’établissement des primes d’assurance se base sur des données. La variété et le volume des données électroniques, comme celles des tachygraphes ou des recenseurs d’activité connectés par exemple, augmentent très fortement, permettant une personnalisation de plus en plus grande des polices d’assurance. Risque-t-on ainsi de saper la solidarité, qui constitue le principe de base des assurances ? L’utilisation de données "étrangères aux assurances" suscite des bouleversements dans la branche et soulève des questions liées à la protection des données.

Ce projet étudie en trois étapes les aspects éthiques et juridiques de l’utilisation des mégadonnées dans le domaine des assurances. Nous déterminerons tout d’abord quelles sont les valeurs morales, comme l’équité, la liberté, l’égalité et la protection de la personnalité par exemple, qui sont touchées par les mégadonnées et dans quelle mesure les décideurs et les développeurs d’applications Big Data en tiennent compte. Nous chercherons ensuite à savoir si la législation et la réglementation actuelles sont armées pour faire face aux défis à venir et si des adaptations éventuelles, par exemple un affaiblissement du principe de l’utilisation économe des données, peuvent se justifier d’un point de vue éthique. Enfin, nous allons proposer un modèle standard de comportement en matière de Big Data pour les assurances.

Les connaissances acquises permettront aux spécialistes du monde politique et de l’administration de faire face de façon appropriée aux défis des mégadonnées dans le monde des assurances. Le modèle standard proposé peut, à l’instar d’une autorégulation, aider la branche à reconnaître à temps les applications délicates du point de vue éthique, à les adapter en conséquence ou à y renoncer. De manière globale, le projet ouvre la voie à des innovations Big Data conçues de manière à respecter l’éthique et le droit.

Risk calculations for insurance premiums are based on data. There has been huge growth in the range and volume of electronic data from sources such as tachographs and fitness trackers. This makes it possible to personalise insurance policies to a greater extent. But does it also undermine solidarity as a fundamental value of insurance? The use of non-insurance data is causing upheaval in the insurance sector and raising questions of data protection.

The present project consists of three stages that examine the ethical and legal questions posed by the use of Big Data in the insurance industry: First, we will establish whether moral values such as fairness, freedom, equality and the protection of personal rights are impacted by Big Data and to what extent the decision makers and developers behind Big Data applications factor in these values. Second, we will examine whether legislation and regulations are fit to address the challenges ahead and whether any adjustments – e.g. a weakening of the principle of data economy – can be ethically justified. Finally, we will propose a Big Data handling standard for the insurance sector.

The findings will allow policymakers and authorities to objectively address the Big Data challenges facing insurers. An industry standard could serve as a form of self-regulation to help the insurance community recognise ethically sensitive applications early on and either adapt them accordingly or opt not to develop them. The project’s bottom line is to pave the way for Big Data innovations which are both ethically justified and legally foreseeable.