D’un point de vue étymologique, le terme « palliatif » provient du latin palliare signifiant « couvrir par un manteau, un pallium » qui voile, cache et protège. Développé par Cicely Saunders à la fin des années 50 et officiellement définis par l’OMS, nous entendons aujourd’hui par « soins palliatifs » un réconfort global visant à soulager la souffrance physique et psychique du patient devant la mort. Ce projet prend comme point de départ la transformation du terme « palliatif » ainsi que le développement historique des soins palliatifs modernes en France et propose qu’une analyse de la littérature autobiographique française depuis les années 50 nous permette de découvrir les défis philosophiques, culturels et personnels qui sont créés par une approche médicale qui va au-delà de la médecine en questionnant la confiance dans le progrès médical.
Dans un premier temps, il sera proposé que la production littéraire est étroitement liée au but de cacher ou soulager une douleur, par quoi écrire en soi devient une stratégie palliative. Dans un deuxième temps, il sera question de montrer que la littérature contemporaine française s’engage plus spécifiquement dans un discours qui illustre et critique non seulement la manière dont les soins palliatifs institutionnels sont pratiqués en France aujourd’hui, mais qui ultérieurement met aussi en danger une approche philosophique particulière de la « bonne mort » qui se cache dans la définition de la OMS.