Démocratie; Républicanisme; Histoire suisse; Tirage au sort
Dupuis Aurèle (2018), «Un remède désespéré pour des démocraties aux abois». Corruption et utilisations du tirage au sort dans les cantons de Glaris et de Schwytz (1640-1798), in Fontaine Alexandre, Chollet Antoine (ed.), Schriftenreihe der Bibliothek am Guisanplatz (BiG), Berne, 69-87.
CholletAntoine, FontaineAlexandre (2018), Expériences du tirage au sort en Suisse et en Europe (16e-21e siècles)/Erfahrungen des Losverfahrens in der Schweiz und in Europa (16.-21. Jahrhundert), in
Expériences du tirage au sort en Suisse et en Europe (16e-21e siècles)/Erfahrungen des Losverfahrens, BerneSchriftenreihe der Bibliothek am Guisanplatz (BiG), Berne.
Mellina Maxime (2018), L'utilisation du tirage au sort dans la République helvétique, in Chollet Antoine, Fontaine Alexandre (ed.), Schriftenreihe der Bibliothek am Guisanplatz (BiG)Berne, Berne, 199-218.
CholletAntoine, DupuisAurèle, Le Kübellos dans le canton de Glaris: une expérience inédite de tirage au sort, in Rabatel Liliane, Sintomer Yves (ed.), Participations, Paris, X.
DupuisAurèle, MellinaMaxime, Les usages du tirage au sort à travers les Alpes : le cas de la Suisse de l’Ancien Régime et la République helvétique (XVIIe–XIXe siècles), in
Traverse, revue suisse d'histoire, 2019(1), 1.
Les nombreux travaux qui ont été publiés ces dernières années sur le tirage au sort en politique ont tous oublié un ensemble d’exemples historiques d’utilisation des loteries pour désigner des magistrats : les cités et cantons suisses d’Ancien Régime. Entre le XVIe siècle et le début du XIXe siècle apparaît en effet une grande variété d’utilisations du tirage au sort dans ce qui deviendra la Suisse, réparties selon quatre foyers principaux : les cité-États oligarchiques (Berne, Bâle et Schaffhouse principalement), les cantons « démocratiques » (en particulier Glaris et les Grisons), la répartition de certains biens dans les communautés alpines et les institutions de la République Helvétique (1798-1803).L’intérêt exceptionnel des cas suisses est multiple. Ils constituent tout d’abord des exemples extrêmement tardifs d’utilisation du tirage au sort en Europe, peut-être même parmi les derniers, du moins pour des communautés politiques souveraines. Leur persistance jusqu’au moment de la disparition presque totale du tirage au sort en fait des exemples précieux, qui nous permettront de mieux comprendre les raisons d’une disparition qui demeure encore aujourd’hui partiellement inexpliquée dans les travaux consacrés à la question. Ils offrent ensuite quelques-uns des très rares exemples, avec l’Athènes antique mais selon des modalités évidemment très différentes, d’utilisation du tirage au sort dans des communautés organisées de manière démocratique. La comparaison des différents foyers, et notamment des deux premiers, permettra enfin d’apporter quelques éléments supplémentaires à la compréhension de la nature ambivalente du tirage au sort, à la fois démocratique et oligarchique, égalitaire et exclusif.Toute recherche sur le tirage au sort est aussi un travail sur l’oubli et le recouvrement de pratiques autrefois largement répandues. L’étrange rareté des mentions faites à cette procédure dans les travaux historiques est en elle-même significative d’un effacement plus général des expériences démocratiques. C’est donc autant à une redécouverte qu’à une exhumation qu’invite ce projet de recherche, avec les problèmes méthodologiques redoutables qu’une pareille entreprise entraîne. De nature interdisciplinaire, il se situe à l’intersection de l’histoire des idées et des institutions et de la théorie politique.