Résumé: 70 ans après le Débarquement en Normandie et la libération de Paris, le rôle joué par les "contingents étrangers" dans la Résistance est certes connu mais peu étudié. Ce projet de recherche apportera premièrement des réponses à la question de savoir pourquoi quelque 600 jeunes Suisses sont partis à la guerre comme volontaires. Il s’agit deuxièment de nous interroger sur l’origine et l’identité sociale des volontaires suisses, sur leur expérience conflit armé à travers leur vécu dans la Résistance, puis enfin d’explorer les conditions de leur retour en Suisse, souvent amer, puisque ces “vainqueurs" ont en effet dû répondre de leurs actes devant des tribunaux militaires pour "atteinte à la puissance défensive du pays". Nous nous livrerons troisièmement à des comparaisons avec les contingents de volontaires suisses dans la guerre civile espagnole, dans les armées du Troisième Reich ou dans la Légion étrangère française, qui ont déjà fait l'objet d’études approfondies. A cet égard, le thème de ce projet doit être considéré comme le dernier maillon d’une chaîne d’enquêtes sur les volontaires suisses engagés dans des guerres au XXe siècle. But: Cette étude pionnière donnera lieu à une publication, attendue avec impatience dans le monde de la recherche, et comprenant deux volets: • une étude sociobiographique sur la "vie d’avant", le départ et les mois dans la Résistance • une thèse de doctorat sur la perception de ces combattants et de leur retour dans l’opinion publique suisse et française Signification: Dans la foulée du rapport Bergier, des recherches ont été consacrées aux passeurs et aux "justes", qui ont débouché sur des réhabilitations. A ce jour, aucune étude comparable n’a été faite sur les Résistants, et leur réhabilitation n’est jamais envisagée par les autorités. En 2008 encore, le Conseil fédéral disait que les noms des condamnés étaient inconnus, tout comme leur histoire. Il est temps de réparer cet oubli.
|