Au Burkina Faso, le cancer du col utérin est la première cause de mortalité par cancer chez les femmes (près de 1000 décès/an). Les lésions précancéreuses et cancéreuses proviennent d’une surinfection à une maladie sexuellement transmissible, le papillomavirus humain. La prise en charge biomédicale du cancer est marquée par un manque d’infrastructures, de médicaments et de spécialistes. Notre recherche a pour but de démontrer dans quelles mesures les femmes malades ont accès aux soins biomédicaux, quelles ressources (financières, sociales et symboliques) elles mobilisent pour y accéder, mais aussi comment elles organisent d’autres types de recours thérapeutiques, dépassant parfois le domaine biomédical : consultations avec des thérapeutes « traditionnels », des guérisseurs, des leaders religieux, etc. A travers nos enquêtes sur le terrain, nous mènerons des observations sur les lieux de soins, des entretiens avec les acteurs institutionnels et les prestataires de soins, et nous rencontrerons des femmes atteintes du cancer pour reconstruire leurs parcours biographiques et thérapeutiques. A la croisée de l’anthropologie médicale et des soins, de la santé publique, des études sur le genre et la parenté, nous souhaitons rendre compte de l’organisation du système sanitaire et politique dans le domaine du cancer au Burkina Faso, mais surtout démontrer le sens de l’expérience du cancer dans un pays d’Afrique de l’Ouest, dont le système de santé est encore en développement.
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