Dans ce projet, nous nous intéressons à l’efficacité et à la stabilité à long terme de la politique agro-environnementale suisse en matière de protection des sols, en analysant : (a) comment l’érosion des sols a été construit en tant que problème agro-environnemental ; (b) comment le réseau des autorités, des experts, des instruments et des agriculteurs sont engagés et interagissent autour de ce problème ; et (c) comment les connaissances scientifiques, biologiques et sociales, sur lesquelles repose la politique agro-environnementale, ont été constituées, et comment elles évoluent. Notre étude repose principalement sur la théorie de l’acteur-réseau ou sociologie de la traduction. Elle représente, selon nous, l’approche la plus pertinente et complexe pour étudier la mise en œuvre des politiques agro-environnementales. Dans une moindre mesure, notre étude contribuera également à : la sociologie des connaissances, en confrontant les connaissances scientifiques aux connaissances pratiques des agriculteurs ; à l’anthropologie des techniques, en observant comment les mesures et les pratiques en faveur de la protection des sols sont transmises et adaptées par les agriculteurs ; aux études micro-sociologiques de la prise de décision et de la participation, en mettant en évidence quels facteurs mènent à l’acceptation des mesures de protection ; à la théorie culturelle du risque, en étudiant comment le risque d’érosion est évalué par les autorités publiques et perçu par les agriculteurs. Cette étude se concentre sur deux cantons (Neuchâtel et Fribourg) caractérisés par leur stratégie de mise en œuvre différente et par l’analyse in situ d’une dizaine d’exploitations agricoles faisant face à l’érosion. Les données seront collectées à travers des entretiens, des observations, l’évaluation des risques d’érosion sur le terrain, et l’analyse de documents.
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